Il était une fois… « Vol au-dessus d'un nid de coucou »

 

Documentaire (2011)
Durée : 52min
Réalisation : Antoine de Gaudemar

 Décryptage de l’un des films les plus emblématiques des années 1970, l'une des trois œuvres de l'histoire à avoir remporté les cinq oscars principaux. Un chef-d’œuvre signé Milos Forman et magistralement interprété par Jack Nicholson qui n’a pas pris une ride depuis sa sortie il y a près de quatre décennies.

 C’est l’histoire d’un film dont personne, ou presque, ne voulait entendre parler. Il a, en effet, fallu toute l’opiniâtreté des Douglas père et fils, Kirk et Michael, pour qu’il voie le jour ; et le talent d’un jeune metteur en scène, à l’époque quasiment inconnu aux Etats-Unis, pour en faire une œuvre remarquable. Sans oublier la capacité d’improvisation des acteurs et le grain de folie de Jack Nicholson dans le rôle-titre. Vol au-dessus d’un nid de coucou est au départ un roman inspiré du réel. Ken Kesey, son auteur, alors étudiant, arrondit ses fins de mois en travaillant la nuit dans un hôpital psychiatrique. Il participe également, comme cobaye, à des expériences avec des substances hallucinogènes. S’appuyant sur son vécu, il écrit au début des années 1960 un livre puissant, dont Kirk Douglas achète les droits avant même sa parution. « Mon père l’a fait adapter en pièce de théâtre, puis l’a jouée à Broadway, ce qui était inhabituel pour une star », explique Michael.

 Le grand Kirk s’est donc glissé dans la peau de Randolph McMurphy, le malfrat qui se fait passer pour fou et interner dans un établissement psychiatrique afin d’échapper à la prison, sans se rendre compte qu’il court à sa perte. Mais les ambitions de Douglas père ne s’arrêtent pas à la scène. Il souhaite que cette belle histoire de rébellion contre le pouvoir établi et, surtout, l’abus de pouvoir soit portée à l’écran. Cependant, aux Etats-Unis, aucun studio ne veut produire un film où il est question de malades mentaux. Plusieurs années plus tard, Michael Douglas reprend le flambeau paternel et propose le projet à Milos Forman, après avoir vu son dernier long-métrage tchèque Au feu, les pompiers. Forman, qui pense immédiatement à Jack Nicholson pour interpréter son McMurphy, accepte d’autant plus qu’il établit un parallèle entre le scénario et sa propre vie : « J’ai vécu dans cette société-là. Le Parti communiste était mon infirmière en chef. Il me disait quoi faire, quoi dire, à quoi penser, à quelle heure me coucher et me lever… » L’aventure peut enfin commencer.

 

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